Il s’agit d’une pathologie extrêmement fréquente, le plus souvent rentrant dans le cadre d’un accident sportif.
Le mécanisme le plus fréquent est le retournement des doigts lors des sports de balle comme le volley-ball, le basket-ball, le hand-ball ou le rugby.
Le doigt le plus souvent traumatisé est l’annulaire, mais tous les doigts peuvent être atteints.
Il faut réaliser une radiographie du doigt pour ne pas méconnaître une atteinte plus sévère qu’une entorse à savoir une luxation du doigt (l’articulation n’est plus en place) ou une fracture du doigt.
Il est fréquent de retrouver sur la radiographie un petit arrachement osseux à la base de la deuxième phalange correspondant à un arrachement ligamentaire et donc témoin d’une entorse.
Ce petit arrachement osseux est à tord appelé fracture de la deuxième phalange, par la plupart des médecins.
En effet, ce petit arrachement osseux correspond à la désinsertion d’un ligament puissant qu’on appelle la plaque palmaire, qu’il faut traiter comme une entorse.
Toute fois, si la taille de ce fragment est très volumineux, il s’agit alors d’une fracture et le traitement est différent de celui de l’entorse.
Il faut donc consulter rapidement un chirurgien de la main pour faire la différence entre un arrachement osseux ligamentaire et une fracture de la base de la phalange.
Il n’est pas nécessaire de réaliser d’autres examens complémentaires dans le cadre d’une entorse du doigt.
Le gonflement de l’articulation est parfois séquellaire et définitif. Il n’y a malheureusement pas de traitement efficace pour diminuer le gonflement articulaire qui est lié dans un premier temps à l’œdème dû au traumatisme, et qui est remplacé rapidement par une cicatrice ligamentaire plus épaisse donnant au doigt un aspect assez gonflé caractéristique.
La partie la plus importante du traitement est vraisemblablement la rééducation puisque la séquelle principale de ce genre de traumatisme est la raideur en cas d’immobilisation prolongée du doigt.
Il est donc possible d’immobiliser le doigt dans une attelle segmentaire à but antalgique au maximum deux semaines. Après ces deux semaines, il est très important de mobiliser au maximum le doigt même si cela est douloureux.
Cela a pour but de récupérer le maximum d’amplitudes de l’articulation avant que des adhérences articulaires se créent, limitant donc la mobilité du doigt.
Il est possible d’avoir recours à un kinésithérapeute pour récupérer plus rapidement la mobilité du doigt, et d’utiliser également des attelles thermoformées sur mesure permettant une mobilisation efficace du doigt.
Bien traitée, une entorse de l’interphalangienne proximale des doigts ne doit pas laisser de séquelle fonctionnelle.
Il faut donc mobiliser le plus rapidement les doigts même si cela est douloureux.
La récupération complète de la mobilité articulaire peut prendre trois mois.
A terme, il n’est pas rare de voir des patients avec une excellente mobilité articulaire des doigts, mais un doigt qui reste parfois douloureux en fonction du temps et une articulation parfois gonflée de manière définitive.
Heureusement, dans la majorité des cas, ce genre d’accident bien traité ne laisse pas de séquelle fonctionnelle et esthétique.
La reprise des sports de ballon (le volley-ball, le basket-ball, le hand-ball ou le rugby) se fera à partir de la sixième semaine sous couvert soit d’une syndactilie, soit d’un strapping du doigt.