Le patient consulte pour l’apparition d’une boule au bout du doigt, parfois douloureuse. Après plusieurs semaines d’évolution cette boule appuie sur la matrice de l’ongle pour aboutir à une déformation de l’ongle inesthétique, ce qui peut motiver une consultation.
Tous les doigts peuvent être touchés avec une prédominance pour le majeur.
La peau en regard du kyste est parfois très fine quasiment translucide, exposant au risque de rupture spontanée et au risque d’infection.
Aucun examen complémentaire n’est utile au diagnostic mais une radiographie standard du doigt permet d’évaluer l’arthrose de l’articulation sous-jacente. L’échographie n’est pas nécessaire mais confirmerait le contenu liquidien.
Si le kyste n’est pas gênant sur le plan des douleurs ou esthétiquement, l’abstention est la règle. Sinon une intervention chirurgicale est envisageable. Elle consiste en l’ablation du kyste et de la peau en regard (dermokystectomie) ce qui permet de limiter le risque de récidives. La perte de substance ainsi créée est recouverte par un lambeau cutané ou une petite greffe de peau.
Quand l’arthrose a déformé le doigt, il est parfois possible de retirer quelques excroissances osseuses (ostéophytes) pour rendre le doigt plus esthétique.
La ponction du kyste est à déconseiller car le liquide contenu dans le kyste est très épais et donc difficile à extraire. On s’expose également au risque d’infection.
L’intervention se déroule en ambulatoire (le patient ne dort pas à la clinique), sous anesthésie locale ou locorégionale (l’anesthésie générale est pratiquée uniquement en cas de contre-indication à l’anesthésie locale ou si le patient le souhaite). Il est tout à fait possible dans ce cas de n’endormir que le doigt atteint.
Le patient sort de la clinique avec un pansement à changer tous les 2 jours jusqu’à cicatrisation complète, environ 2 à 3 semaines. Le patient mobilise les doigts immédiatement après l’intervention. Il n’y a pas de rééducation dans les suites. Quelques douleurs peuvent persister pendant le mois qui suit l’intervention
Les complications précoces sont rares. Il s’agit essentiellement d’infection, parfois d’algodystrophie. La complication la plus fréquente est à moyen ou long terme la récidive du kyste (environ 2%).